La violence
La violence sous toutes ses formes
La violence est à distinguer de la colère et du conflit.
Si je suis en colère je ne suis pas forcément violent.
Si je suis en conflit avec quelqu’un je ne suis pas non plus nécessairement violent.
C’est quand je me refuse de considérer l’autre comme un frère d’humanité que je peux alors exercer sur lui ma violence.
Nous sommes tous potentiellement violents.
La violence comme solution
- La violence apparaît quand une personne ou un groupe n’a trouvé aucune solution à ses problèmes.
- La violence est un moyen de réagir à son impuissance.
Affirmer que la violence n’est pas un problème, mais une solution est une manière de dire qu’elle permet de sortir de l’impuissance, de ne plus se sentir victime, ni persécuté.
- La violence permet de montrer sa force pour mieux cacher sa faiblesse
La violence, expression d’une souffrance
- Quand on travaille sur la violence subie ou que l’on exerce, il en ressort toujours l’expression d’une intense souffrance.
- Nous sommes tous capables de violence, parce que nous sommes tous potentiellement en souffrance
- Mais notre spécificité sera de voir ensemble comment changer l’environnement pour qu’il aille plutôt dans le sens de la réparation que celui d’une augmentation des souffrances
S’appuyer sur la violence comme symptôme
En tant que symptôme, la violence nous intéresse pour tenter d’en comprendre l’origine.
La violence comme un signal et même une tentative de changement. Ce signal, il faut chercher à le comprendre et accompagner ce mouvement.
Les violences visibles, en tant que symptôme d’un malaise, présent dans l’ensemble du corps social, peuvent être une « chance » pour la collectivité, encore faut-il savoir s’en saisir et ne pas trop vite diagnostiquer la gangrène, se contentant ainsi d’amputer le membre malade sans soigner le corps dans son ensemble.
Entretien de Charles Rojzman avec Laurence Lemoine dans le no de Mai 2012 de Psychologie magazine "Chacun doit faire un travail sur sa propre violence"